Personnellement, je suis à fond la dedans: il n’y a pas un jour (voire 1 heure) sans que je dise à Lino: « je suis fière de toi », « BRAVO », « tu as réussi », « ton dessin est magnifique » … bref, je passe mon temps à le féliciter !! Non seulement parce que je suis fière de tout ce qu’il réussit à accomplir au quotidien mais aussi parce que je pensais que lui dire ce genre de compliments l’aiderait à avoir confiance en lui et à être fier de lui ❤
MAIS je me suis pris une claque en lisant et en réfléchissant sur les écrits de Jane NELSEN et Isabelle Filliozat (toujours elle 😉 … et plus j’y pense, plus je suis d’accord avec leur message!
En fait, elles expliquent tout simplement que lorsqu’on on complimente un enfant sur le résultat de ses efforts : « je suis fière de toi », « bravo: ton dessin est magnifique », « félicitations pour ta note » … il va inconsciemment se dire que si la prochaine fois, il ne réussit pas, si son dessin est moins beau ou si sa note est moins élevée … il risque de nous décevoir et d’être moins aimé! Tout ce processus INCONSCIENT (mais l’inconscient à tellement de pouvoir !!) peut créer de l’anxiété chez l’enfant par peur de ne pas être à la hauteur de nos attentes.
De plus, outre le fait de créer cette crainte, nos félicitations peuvent également pousser l’enfant à faire les choses pour NOUS faire plaisir et non pour sa propre fierté personnelle! Et plus tard, à l’âge adulte, ces enfants ne seront pas prendre des décisions pour eux mais auront besoin de l’approbation de leurs parents avant de se lancer dans leur projet.
Elles expliquent même que les félicitations peuvent chez certains enfants entrainer l’effet inverse de celui escompté : l’enfant va se contenter de refaire toujours le même dessin (puisque c’est celui ci qui plait!) au lieu de développer sa créativité !!
Elles m’ont fait ouvrir les yeux sur ma façon de faire avec Lino mais également sur mon propre vécu. J’ai la chance d’avoir eu des parents bienveillants, à l’écoute de ma soeur et moi, et toujours très fiers de nos « réussites », ils nous ont toujours félicité de nos bons résultats. Tout comme je le fais avec Lino, nous n’avons pas manqué de tous ces mots « gentils »…et nous n’en avons pas été traumatisé loin de là! Mais c’est vrai qu’aujourd’hui encore, j’aime demander l’avis de ma mère avant de prendre une grande décision, j’aime savoir qu’elle approuve mes choix … mais je n’avais jamais fait le rapprochement entre mon attitude et notre éducation pourtant « positive » …
Trop de compliments peut donc avoir des effets « négatifs » … mais il ne faut pas pour autant rester indifférent (oufff 😉 ). Isabelle Filliozat propose d’arrêter de se focaliser sur le résultat, arrêter de complimenter mais prendre le temps de revenir sur les efforts qui ont entrainé ce résultat. Par exemple en décrivant les couleurs utilisées dans un dessin, en décrivant telle ou telle scène … l’enfant pourra ainsi lui aussi participer à la discussion et peut être même extrapoler son histoire au delà de celle qui est représentée sur la feuille (ce qui est très bien pour développer le côte imaginatif de l’enfant!).
Elles insistent également sur le moment d’intervenir: il faut se retenir et ne pas l’encourager pendant ses efforts, sinon l’enfant stoppe net ce qu’il est en train de faire (ici en tous cas, ça ne loupe pas: dés que je dis quelque chose à Lino pendant qu’il fait une activité ou qu’il joue tout simplement tout seul; il s’arrête et me demande d’aller avec lui!!). Il est donc préférable d’attendre qu’il est déterminé pour intervenir en décrivant avec lui tous les efforts qu’il a fait pour arriver au résultat.
Après réflexion, je comprends ces auteurs et j’essaie au quotidien de me reprendre à chaque fois que je félicite Lino pour ces résultas plutôt que pour ces efforts accomplis pour y parvenir 🙂 Ce n’est pas facile, c’est encore une gymnastique d’esprit à intégrer mais je vais réussir ?!!
Et vous qu’en pensez vous?